Un jour de grand soleil, des Talibans effectuent un raid sur un village. Certains habitants du lieu sont Yézidis. Des pratiquants du Yézidisme, une religion monothéisme issue d'anciennes croyances, où les anges ont une place prépondérante. Durant ce raid, les hommes sont tués. Parmi eux, le père de Zara qui n'a pas voulu abjurer sa religion et plier ainsi sous le joug des barbares.
Zara (Dilan Gwyn) et son frère sont emmenés avec les autres membres de son peuple, dans un camp. Une fois arrivés, les enfants mâles sont arrachés aux bras de leurs mères et sœurs pour intégrer un programme d'endoctrinement à l'idéologie Taliban. Les femmes sont, quant à elles, triées. Les plus jeunes et les plus jolies sont destinées à devenir esclaves sexuelles.
La route de Zara croise celle d'El Britani (Mark Ryder), un anglais converti à l'Islam, particulièrement cruel, qui en fait sa propriété et la garde captive. Miraculeusement, la jeune femme parvient à s'enfuir et à rejoindre un groupe de combattantes Kurdes qui œuvrent contre les Talibans.
Plongée dans une lutte sans pitié qui oppose ces femmes au courage exceptionnel et à la volonté féroce et les Talibans, Zara n'a qu'un seul but; venger la mort de son père et sauver son petit frère des griffes des sauvages dépourvus de conscience, qui veulent le transformer en enfant soldat.
Caroline Fourest nous offre là un film absolument exceptionnel de réalisme et d'une force incroyable. Elle nous embarque aux côtés de ces femmes dont l'organisation et le combat ne sont malheureusement pas fictifs, pour nous montrer leur quotidien face aux monstres que sont les Talibans. De la première minute à la dernière, nous sommes happés dans la quête de Zara et l'histoire de chacune des combattantes comme la Lionne de Kobané (Amira Casar), Mother Sun (Maya Sansa) ou encore Kenza (Camélia Jordana) et Yaël (Esther Garrel) deux jeunes françaises venues prêter main-forte à ces femmes courage.
Un film qui devrait être projeté dans les lycées pour montrer à notre jeunesse, qu'ailleurs, le plus grand défi ne réside pas à trouver un point d'accès Wifi ou à posséder le dernier smartphone à la mode. Mais bel et bien à rester en vie malgré la barbarie de ces hommes qui prétendent prêcher la parole de Dieu, mais ne font que la détourner pour assouvir les plus vils instincts qui font d'eux, des êtres sans âme.
Regardez Sœurs d'armes d'urgence et si vous le pouvez, je vous conseille vivement de regarder également la version commentée par la réalisatrice, qui nous donne moult informations sur les lieux de tournage, les figurantes qui sont les vraies combattantes dont ce film raconte la lutte. Mais également les lois énoncées par les Talibans qui sont malheureusement vraies.
Toutes les actrices sont à saluer dans ce long métrage, mais n'oublions pas Mark Ryder qui campe là, avec grand talent, un fumier de la pire espèce que l'on se verrait bien descendre nous-même. Il rend El Britani plus vrai que nature.
Merci Caroline pour ce très grand moment de cinéma. Vous faites honneur au 7ème art français !
Y.R