Une fois encore Kathryn Bigelow a encore frappé !
Avec ce nouveau film, la réalisatrice de talent nous invite au cœur de la traque d'Oussama Ben Laden (OBL).
Sujet à controverse, la recherche du responsable des attentats du 11 septembre s'apparente à une véritable chasse à l'homme. Dans "Zero Dark Thirty", le spectateur a l'impression d'être au cœur de la machine militaire et bureaucratique mise en place après la chute des Twin Towers, tombées sous les assauts de deux avions de lignes.
On savait les américains remontés et ivres de vengeance, mais les voir en action reste quelque chose de fascinant et de terrifiant à la fois. Lorsque que l'on sait que le scénario a été écrit à partir de rapports et éléments officiels, on se dit qu'il vaut mieux être du côté de la CIA que de celui des Talibans...
Des écoutes 24/24h, des filatures à travers un pays entier, des planques qui n'en finissent pas, des tuyaux trop souvent percés, des trahisons, des attentats suicides, des explosions ont été le lot des agents gouvernementaux américains envoyés sur les traces d'OBL.
Jessica Chastain est la jolie rousse qui tient le rôle de Maya, agent coordinateur de l'action. Elle mettra sa vie entre parenthèses durant plusieurs années et a vu plusieurs de ses amis victimes de ces intégristes qui avaient voué leurs vies à leur chef suprême, dans leur guerre contre l'Amérique. Son interprétation est très juste et sans faille. Inconsciemment, on espère avec elle que les renseignements sont bons, afin de mettre la main sur Ben Laden. J'ai par ailleurs beaucoup apprécié que la réalisatrice mette en avant le rôle crucial des agents féminins dans la lutte contre ces illuminés qui pensent que les femmes leur sont inférieures... Beaucoup d'intégristes ont dû avaler de travers en voyant une femme débusquer leur boss...
L'aspect de cette traque qui peut opposer les spectateurs, est l'utilisation, par les Américains, de la torture afin d'obtenir les infos nécessaires pour trouver Ben Laden. Pour certains, avoir recours à cette forme d'interrogatoire est inexcusable, pour d'autres (dont certains ont connu le terrorisme dans leur propre pays et qui encore aujourd'hui, sursautent dès qu'une alarme résonne dans le métro parisien, leur rappelant ainsi les alertes précédant une explosion), la fin justifie les moyens... Le débat est ouvert.
Il faut au moins rendre justice à Kathryn Bigelow pour en avoir parlé sans fard dans son film, mettant ainsi le doigt sur la responsabilité de la CIA et autres agences gouvernementales américaines dans leur lutte contre le terrorisme. Un culot que beaucoup n'ont pas eu par le passé...
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