"Dans les années 1940, une épidémie de peste s'abat sur la ville d'Oran.
Jour après jour, le lecteur suit l'apparition et l'extension de la
maladie. Il découvre les réactions de chacun des personnages face aux
souffrances et à la mort : certains fuient, d'autres restent pour
lutter".
J'ai toujours voulu lire "La peste" de Camus... Eh bien voilà qui est fait ! J'avoue que je ne savais pas à quoi m'attendre. Pour une raison encore inconnue, je ne me souviens pas avoir lu ce que l'on appelle les "classiques" durant mes années collège/lycée. Coma caché ou enlèvement par les petits hommes verts ?... Le mystère reste entier !!
Bref... Il y a quelques temps j'ai donc décidé de caler, régulièrement, entre mes lectures contemporaines, la découverte de ces fameux "classiques".
Au fil de ma lecture de ce texte du lauréat du prix Nobel de littérature en 1957 pour l'ensemble de son œuvre et "pour avoir mis en lumière les problèmes se posant de nos jours à la conscience des hommes", j'ai découvert un style pratiquement disparu de nos jours. Il faut reconnaître que c'est un texte dense et très riche. Camus nous plonge au cœur d'une ville où la peste s'est invitée avec pour seul dessein de grignoter petit à petit la vie de ses habitants autant que de dévorer l'invisible chez l'être humain : l'espoir. Espoir d'échapper à la mort, mais aussi à l'oubli de ceux dont la quarantaine les tient éloignés.
Au travers de portraits de plusieurs habitants, tels que médecin, fonctionnaire ou journaliste, nous entrons malgré nous dans le quotidien de cette ville presque fantôme et tout à fait isolée où la lassitude et la peur se mêlent à la banalisation de la mort.
Je dois confesser que j'ai eu quelques fois du mal à continuer ma lecture, mais au final je ne regrette pas. Ceci dit, je peux comprendre que certains ados prennent des boutons lorsqu'ils doivent s'attaquer à ce texte. Je n'aurais pas pu en apprécier pleinement la richesse et la force avant aujourd'hui. A mon sens, il faut avoir "un peu" vécu pour apprécier pleinement notre rencontre avec Albert Camus.
Enfin, pour la petite histoire, j'aime à repenser à la réaction de la mère de Camus, lorsque son fils lui a annoncé qu'il venait d'obtenir le prix Nobel de littérature. Elle qui n'avait pas eu la chance de se voir offrir l'instruction qu'aujourd'hui certains boudent ou dénigrent, avait tout simplement répondu au prix Nobel : "ton pantalon est froissé, pose-le que je te le repasse..."
Il est singulier d'imaginer le lauréat, en caleçon, fumant une cigarette pendant que sa mère faisait en sorte que son fils ait l'air présentable, Nobel ou pas...
Y.R
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